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Sophie Scholl : "Non à la lâcheté"

Sophie Scholl :

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Jean-Claude MOURLEVAT
Murielle SZAC (Directeur de collection)
Sophie Scholl : "Non à la lâcheté"
Dès 12 ans




En 1942, un groupe de jeunes étudiants chrétiens allemands fonde à Munich le mouvement de la Rose Blanche. Il s’agit de s’élever contre le totalitarisme nazi, de dénoncer le massacre des juifs, de défendre une pensée humaniste.  En un an, le mouvement va se ramifier dans plusieurs villes allemandes et diffuser des tracts antinazis à des milliers d’exemplaires. Hans Scholl et sa sœur Sophie comptent parmi les membres les plus actifs de ce mouvement. Étudiante en biologie et en philosophie, profondément croyante, Sophie s’y est engagée en juin 1942 et participe à de nombreuses reprises à la diffusion des tracts. En février 1943, Hans et Sophie sont arrêtés avec leurs camarades pour avoir distribué le sixième tract à l’université, puis jugés et exécutés expéditivement.

 

En Allemagne, Sophie Scholl est devenue un symbole de la résistance intérieure à Hitler.

Plusieurs rues et écoles portent son nom.

 

 

 

Parce que l’Allemagne est un pays cher à son cœur, Jean-Claude Mourlevat a toujours admiré le courage des jeunes résistants allemands qui ont risqué leur vie pour combattre la bête immonde du nazisme. Le romancier nous fait partager avec pudeur son émotion. Pour que personne n’oublie jamais le destin du groupe de La Rose blanche.

 

En mars 2021, le prestigieux Prix Astrid Lindgren Memorial Award est décerné à Jean-Claude Mourlevat pour l'ensemble de son œuvre.

 

 


Mercredi 27 janvier 1943


L’après-midi touche à sa fin. C’est la guerre et la gare principale de Munich est pleine de réfugiés, d’enfants pâles et de soldats en uni-forme. Une jeune fille s’approche du guichet, une valise à la main. Son visage est doux et enfantin. Ses cheveux bruns sont rejetés vers la droite, à partir d’une raie, et retenus par une barrette. Elle porte un manteau à col rond, une robe, des chaussettes qui lui montent sous le genou et des chaussures basses. Elle s’appelle Sophie Scholl.
Quand vient son tour, elle demande un billet aller-retour pour Stuttgart, qui se trouve à trois heures de voyage par le train express. Elle devrait pouvoir le faire sans angoisse, c’est tellement naturel de dire ces mots : un aller-retour pour Stuttgart s’il vous plaît, mais au moment de parler, il lui semble que sa voix se trouble et la trahit. Que sa démarche, son regard, sa respiration la désignent. C’est à cause de son cœur qui cogne et de son estomac qui se vrille. Elle doit se battre chaque fois avec la même incontrôlable peur. Cela commence dès qu’elle quitte, tenant sa valise, l’appartement du 13b de la Franz Josefstrasse qu’elle habite avec son grand frère. Hans a 25 ans et il étudie la médecine à l’université. En fait, il est à moitié étudiant et à moitié soldat, comme tous ses camarades. Elle, Sophie, a 21 ans. Elle a quitté sa petite ville provinciale d’Ulm et la maison familiale à l’automne précédent pour le rejoindre ici, à Munich. Elle étudie la biologie et la philosophie.
Elle voudrait passer inaperçue, devenir invisible. Or il lui semble qu’elle occupe tout l’espace, qu’on ne voit qu’elle dans cette gare. Elle ne se sent pas davantage en sécurité sur le quai. La poignée de la valise lui brûle les doigts. Car la menace est partout, qui rôde : les soldats de la Wehrmacht, la police criminelle, la Gestapo. Aussi longtemps qu’elle tient cette valise au bout de son bras, elle est en danger de mort. Et elle le sait.

2013 : Prix Historia du livre jeunesse

JEAN-CLAUDE MOURLEVAT a publié de nombreux romans pour la jeunesse, notamment aux Éditions Thierry Magnier dans la collection “Petite Poche” : L’Homme qui ne possédait rien, L’Homme à l’oreille coupée, L’Homme qui levait les pierres.

 

Chez Actes Sud junior, il est l'auteur de Sophie Scholl : “Non à la lâcheté”, récompensé en 2013 par le Prix Historia du livre jeunesse.

 

En 2021 le prix Astrid Lindgren Memorial Award, considéré comme le prix Nobel de littérature jeunesse, lui est attribué.